Deux semaines se sont écoulées. Des sensations de vertige ont fait leur apparition et mon corps endolori vit au rythme des symptômes. La fatigue est ma compagne au quotidien, un quotidien paresseux mais efficace quand il le faut, parfois émaillé de moments de grâce et de rires intérieurs. A ce stade, je réalise une fois de plus combien ce processus est exigeant : l'être qui le vit doit être en capacité de supporter son intensité énergétique, mais aussi la solitude, le vide, l'inertie, l'épuisement... et l'effondrement de toute l'architecture psychologique qui faisait vivre son ancien moi.
Mercredi 12 avril 2023
J-15
“Petit stress“
Ce matin, j’ai senti un léger stress au réveil : un mail de Pôle Emploi m’informait qu’une réunion d’information était prévue demain à 8h30 dans les locaux de l’agence. TNSO ne me permettant pas pour le moment de subvenir à mes besoins matériels, j'apprécie ce soutien financier après de longues années de salariat. Si je n'ai aucun doute sur la justesse des Baumes sonores et la possibilité d'en vivre un jour, il me faut encore patienter et continuer de porter ce projet avec les moyens du bord. Mon ego est ajusté durant ce laps de temps et tout est parfait ainsi. Le mail reçu annonçait la couleur : “présence obligatoire sous peine de sanction avec masque obligatoire“. Je me suis dit que là, ça n'allait pas être possible pour moi.. Après avoir épluché le document, j'ai découvert qu’il était possible de se désister deux fois de suite, sans présenter de justification. Sauvée. J’ai donc envoyé illico un mail à mon contact et tout est rentré dans l’ordre. Il est clair que vivre le processus ne me dispense pas de régler les affaires courantes ; il me faut composer avec les contraintes de la vie matérielle et je m'y emploie avec soin. Ce rappel du réel m'a fait prendre conscience qu'il y avait deux parts en moi : l'une organise et administre la vie matérielle avec le sérieux requis, tandis que l'autre intègre l'énergie et s'abandonne dans le processus. Une fine équipe je dois dire...
Jeudi 13 avril 2023
J-14
“L'énergie descend“
De nouveaux symptômes sont apparus cette nuit : réveillée à 2h30 par des sensations de brûlures, de feu intérieur au niveau des genoux et des cuisses. J’observe que l’énergie s'ancre et descend dans le bas du corps ; elle est moins localisée au niveau des épaules et du haut du corps. Ce matin, la sensation est encore bien présente. A 16h, j'entreprends une sortie en vélo pour tester l’état énergétique de mes jambes : impeccable. Prendre l’air m’a fait un bien fou !
Vendredi 14 avril 2023
J-13
“Une journée pas si merdique“
Ce matin, je me suis levée avec cette pensée : “il n’y a rien que tu ne puisses surmonter et dépasser.“ Malgré cela, je fus rapidement obligée de constater que j'avais de nouveau peu d’énergie pour me mettre en mouvement ou entreprendre quoi que ce soit. Entre midi et deux, je suis néanmoins parvenue à m'extraire de mon appartement pour expédier deux colis. En pénétrant dans l’ascenseur qui mène au parking, j'ai découvert le sol couvert d’excréments, avec une odeur infecte : un résident avait sans doute laissé son chien s’abandonner dans l’ascenseur, sans nettoyer derrière lui. Consternée, je n'ai pu m'empêcher de penser : “hmmm... cette journée s’annonce merdique.“ Je me suis mise sur la pointe des pieds pour éviter “l’emmerdement“. Une fois dans ma voiture, j'ai pris soin d’appeler l’agence immobilière pour signaler l’incident, afin qu’elle contacte la société de nettoyage avant le week-end. Les bureaux étant fermés dans l’heure du déjeuner, j'ai laissé un message sur le répondeur. Sur le retour, j’entendis intérieurement : “si tu retrouves l’ascenseur dans le même état, prends une photo.“ Je notai le conseil. Effectivement, à mon retour, alors que la porte de l’ascenseur s’ouvrait devant moi, je constatai que rien n’avait été nettoyé ; j'ai donc pris une photo. Une fois chez moi, durant le déjeuner, je reçus un mail m’informant qu’une commande importante venait d'être passée sur le site TNSO. Ce fut un baume au cœur... et du beurre dans les épinards. Toute en joie, je souris intérieurement en pensant : “journée pas si merdique que ça finalement !“ Puis, une fois mon déjeuner avalé, ayant épuisé mon stock d'énergie disponible, je m’allongeais sur mon canapé et fermais les yeux quelques heures sans parvenir à dormir. Au moment où je sortais de ma léthargie, je reçus un appel d'un jeune homme de l’agence immobilière : “Nous avons bien reçu votre message. Ce qui serait bien, c’est que vous puissiez faire une photo et nous l’envoyer afin qu'on la transmette au syndic de copropriété.“ Et là, je ris intérieurement, comprenant tout à coup la raison pour laquelle je devais faire cette photo. Je répondis : “La photo est déjà prête. A quelle adresse dois-je l’envoyer ?“ J'ai alors réalisé que toute cette histoire illustrait parfaitement le processus alchimique qui consiste à transformer le plomb en or, la matière dense en énergie subtile. N’était-ce pas le processus de transmutation que vivait mon corps actuellement ? Et pour rester dans le thème, je décidai d’écouter le Baume intestin avant d’aller me coucher. Ça m’a paru très opportun.
Samedi 15 avril 2023
J-12
“M'allonger et dormir“
Je me suis levée un peu avant 7h. Mais après un petit-déjeuner léger - un mug d’eau chaude et une orange - je n’ai pas pu faire autrement que de m’étaler de tout mon long sur mon canapé. Je me sentais accablée, épuisée et lasse. Je suis restée ainsi sans bouger jusqu’à 9h, puis dans un sursaut, j’ai éprouvé le besoin de retourner dans mon lit, ce que je fis. J’ai plongé dans un sommeil profond chargé de rêves, dont je n’ai émergé que vers 12h30. Après un bon déjeuner, de nouveau, je suis retournée m’étaler sur mon canapé. Bien que l’énergie ne soit pas disponible pour entreprendre quoi que ce soit, je me sentais bien et détendue. Cependant, je ne pus m’empêcher de me demander - quand bien même le compte rebours m’a été donné - combien de temps cet état allait encore durer... Vers 17h, je décidais de sortir marcher une bonne heure, ce qui me fis le plus grand bien. Et ce soir, comme la veille, un Baume m’appelle…
Dimanche 16 avril 2023
J-11
“Une foi totale“
Malgré un sommeil profond, j’ai eu l’impression au réveil qu’un véritable tsunami avait lieu en moi. Je pouvais sentir des tourbillons d’énergie m’aspirer vers l’intérieur, comme de l’eau qui tourbillonne avant de disparaître dans le siphon de l’évier, à tel point que je fus prise de vertiges. Dans la matinée, je me suis attelée au tri de vêtements et à la prise de photos pour les vendre et les recycler. L’après-midi fut guère différent de la veille : sensation d’épuisement, vision très floue et aucune énergie pour bouger ou me promener. J'ai noté que la sensation de vertiges était plus présente aujourd’hui. Le processus va crescendo comme annoncé et mon canapé m’a accueillie une fois de plus, sans broncher.
Je réalise que lorsque je travaillais (4), je rêvais de ne rien faire pendant un mois. Cette seule idée représentait le luxe absolu ! Dans le cas présent, c’est une toute autre affaire : ce “rien faire“ est le pré-requis, la condition essentielle qui permet la décomposition lente, méticuleuse et progressive de l’ego et de ses programmes, comme un corps dont la chair se décompose afin qu’un tout autre corps, plus lumineux, puisse prendre place. A ce stade, je dois admettre que ce processus est extrêmement éprouvant, tant pour le physique que pour le mental. Le corps est fatigué, constamment pétri par des mains invisibles, tandis que l’ego vit des petites morts à répétition et s’inquiète pour sa survie : “Que vais-je devenir ? Comment puis-je désormais fonctionner dans cette réalité ?“ Il me faut tout lâcher, tout abandonner : toute idée, toute projection, tout projet... TOUT. Simplement rester présente et à l’écoute pour honorer et accompagner au mieux ce processus intérieur qui dépasse tout ce que j’ai pu vivre jusqu’ici. Un tel lâcher prise et un tel abandon relèvent d’une foi totale, avec la confiance absolue que les informations me seront données au fur et à mesure.
Lundi 17 avril 2023
J-10
“L'ermite“
Cette journée fut prodigieusement lente, avec juste l’énergie nécessaire pour assurer le minimum vital : remplir le frigo et expédier trois colis. Choisissant le vélo pour aller à la Poste, j’ai constaté que même mes jambes disposaient du minimum d’énergie nécessaire pour assurer un aller-retour. Par la suite, mon ami Denis m'a appelée ; il était sur la route et nous avons bavardé. Alors que je partageais avec lui ma traversée dans ce vide abyssal, de jolies synchronicités se sont invitées dans notre conversation. Il me signala que les montagnes Sainte Victoire étaient apparues au moment où je lui parlais du processus puis, un peu plus tard, qu'une plaque d’immatriculation portant le chiffre 9999 lui était apparue. Nous sommes tous deux amoureux des chiffres et il me confia que c’était la première fois qu’il voyait une telle combinaison. A l'évidence, on nous montrait que l’achèvement de plusieurs cycles étaient en cours simultanément. Je me suis sentie revigorée par ces signes qui balisent le chemin. Je sais intérieurement que tout est verrouillé sur le plan matériel pour que je puisse vivre ce processus dans les meilleures conditions. Cependant, j’avoue que même avec le confort dont je dispose, ce mélange de solitude, d’incertitude, d’inactivité prolongée et de fatigue sans récupération, est déroutant à vivre. Mais au fond de moi, même si je ne l’exprime pas pleinement, la joie et la gratitude sont là. Au moment de me coucher, la carte de l’ermite du tarot est apparue sur mon écran intérieur : un être solitaire, avançant à tâtons dans l’obscurité et l’inconnu, avec pour seul guide la lampe qu’il porte à bout de bras ; autrement dit son esprit, sa lumière intérieure. Jamais cette représentation du tarot ne m’a parue aussi familière. Une conversation intérieure avec mon esprit se mit en place :
- Moi : “Ce qui m’est difficile actuellement, c’est qu’une part de moi ne veut pas croire ce qui arrive pour éviter toute forme d’illusion et par extension, de désillusion. Cela créé un doute avec l’impression de marcher en équilibre sur un fil.“
- L'esprit : “Tu n’as pas besoin de croire ou de ne pas croire, puisque tu SAIS ce qui se joue. Une partie de toi le SAIS. Dès lors que tu sais, tu n’as plus besoin de croire ou de douter.“
- Moi : “En fait, je perçois ce sentiment comme une sorte de “défiance raisonnable“. Ça m’assure un équilibre psychique qui me préserve de toute bouffée délirante.“
- L'esprit : “La voie du milieu est toujours la plus sage. Si cela t’est plus confortable pour vivre ce passage, c’est très bien. Vois que ces impressions sont également liées aux anciens programmes qui s’annulent progressivement en toi et qui laissent cette sensation de vide. Or l’ego a tendance à remplir le vide avec le doute. C’est sa façon à lui de supporter le vide et le temps.“
- Moi : “Je perçois cependant que, dans ce rapport au monde extérieur qui se reparamètre en totalité, il n’y a pas de retour en arrière possible. Quant à la forme que tout cela va prendre, ma vie, mon être… Cette plongée dans l’inconnu est extrêmement déroutante, avec cette question qui revient : “Comment vais-je pouvoir fonctionner désormais dans cette réalité ?“
- L'esprit : “Tu le sauras le moment venu. Jusqu’à présent, tu peux constater que tu reçois les informations nécessaires au moment opportun. Vois cela. Ceci devrait apaiser un peu l’angoisse de l’inconnu qui se dévoile peu à peu à toi, comme un tapis se déroule sous tes pieds au fur et à mesure de ton avancée. Pas après pas.“
Mardi 18 avril 2023
J-9
“Tout se décolle“
Rendez-vous chez le dentiste ce matin : tout s’est passé à merveille et avec une grande fluidité. Mon interlocutrice m’a transmis des devis concernant des soins d'orthodontie. Ce genre d'intervention n'est jamais agréable, mais je perçois qu'il s'agit de nettoyer des mémoires archaïques profondément incrustées au niveau des dents et des gencives. Cela doit être fait, donc pas question de me dérober. Alors que j'étais au volant de ma voiture, tout me paraissait irréel autour de moi : les maisons, les bâtiments et même les arbres semblaient être faits dans du carton pâte. Le décor perdait de son impact sur moi ou plus exactement, il perdait de son pouvoir de persuasion sur moi. C’est comme si je sortais d'un état hypnotique avec la sensation de ne plus être hypnotisable. A l’évidence, tout se décolle. J’ai également noté qu'en plus des autres symptômes physiques, je saignais du nez tous les jours... histoire d’apporter une petite touche écarlate au tableau.
Mercredi 19 avril 2023
J-8
“Une tempête cyclonique“
Cette journée fut placée sous le signe du 19 qui, dans le tarot, correspond au soleil. Ce dernier était bel et bien au rendez-vous et même la température extérieure s’est mise au diapason : 19°C. J’ai nettoyé et arrangé mon petit balcon et suis sortie marcher une bonne heure et demie sous un soleil quasi estival. En marchant, j’ai eu un échange vibratoire mais je ne me souviens plus de la teneur de la conversation. Le soir, en me couchant, je pouvais sentir en moi une tempête cyclonique intense qui sévissait essentiellement dans mon crâne. J’avais l’impression d’être allongée dans la cale d’un bateau par une mer houleuse. Ma tête tournait et pulsait sous l’effet d’un battement de cœur qui tambourinait dans toute la boîte crânienne. Mon corps était traversé par un courant à haute tension et il m’a fallu quelques minutes d’exercices respiratoires avant de trouver le sommeil. Réveillée à 4h04, j’ai regardé un documentaire sur le Japon avant de me rendormir...
(à suivre : Journal d'un premier de cordée - 4e partie)